Publié dans Editorial

Attention !

Publié le mercredi, 05 avril 2023

Attention, mon ami ! En cette période qui précède l’échéance cruciale pour l’avenir du pays et des 25 millions d’âmes qui y vivent, tout peut arriver d’un moment à l’autre. Globalement, chaque camp, les tenants du pouvoir et les ténors de l’Opposition, a grandement intérêt à faire attention, à prendre garde de son geste et de ses actes car tout peut basculer en un clin d’œil. Il ne faudra jamais se faire une idée qu’on a déjà la victoire en poche. Le peuple, le vrai détenteur du pouvoir, observe. Loin d’être de simples spectateurs, les concitoyens enregistrent et prennent actes. Très attentifs à tout ce qui se passe, ils ne se laissent point berner. En tout cas, tout n’est pas gagné d’avance. Le chèque en blanc n’existe plus ! Le temps des « béni oui oui », du scrutin folklore est révolu. A bon entendeur, salut ! Attention !
L’histoire contemporaine du pays, du retour à l’indépendance à nos jours, fait état d’une évolution mouvementée du processus démocratique à Madagasikara. Durant la période néo-coloniale de 1958 à 1972, les scrutins à tous les niveaux ne furent que des mascarades. Le Président de la République feu Philibert Tsiranana obtint à chaque scrutin un score-fleuve avoisinant les 99% et même 100% dans certains bureaux de vote. Les évènements de 1972 cassèrent le rythme. Parenthèse de 72 à 75. Seulement, à partir de 1975, avènement du régime socialiste de Didier Ratsiraka, le phénomène revint. L’Amiral fut élu à chaque coup par un score folklore de 80 à 90%.
La seconde crise cyclique de 1990 marqua la rupture du phénomène d’élection-bidon. Les élections de feu Professeur Zafy en 1993, de feu Ratsiraka en 1995 se déroulèrent selon les normes respectant relativement les minima de la démocratie. Au final, en 2018, les électeurs ont pu afficher clairement leur choix. Le Président Rajaonarimampianina candidat à sa propre succession devait essuyer un revers cinglant. Battu à plate couture, sur un score sans appel de 8,67%, par le candidat de l’IRD, Rajoelina Andry Nirina, le champion des « Bleu » dut sortir par la petite porte.
Du jamais vu dans les annales des élections à Madagasikara ! Une grande surprise ayant force d’avertissement pour les acteurs politiques de la Grande île. Mais aussi et surtout un signal fort inaugurant une nouvelle ère de démocratie dans un pays où l’on a l’habitude sinon la manie de gagner des scrutins par des scores de la honte ou renverser le titulaire en place par des manières peu catholiques. Pour la première fois en 2019, l’alternance au pouvoir se tenait dans la règle de l’art … démocratique. Un acquis considérable salué et félicité par la Communauté internationale témoignant de la maturité politique des malagasy.
L’élection qui devait se tenir en novembre illustrera certainement la nouvelle image de la démocratie à Madagasikara. Le peuple, du moins la majorité silencieuse, saura indubitablement user de son droit le plus absolu à choisir celui ou celle qu’il juge compétent, apte et crédible à diriger le pays.
Gare à celui ou celle qui s’aventurera ou qui osera  méprendre de cet ultime pouvoir du peuple. Attention à vos paroles, gestes et actes. Les concitoyens, le commun des mortels observent, écoutent et prennent acte. Attention !





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Editorial

  • Lueur d’espoir !
    Tout n’est pas noir. Une source de lumière apparait à l’horizon. Et l’espoir est permis. En dépit des galères éternelles que la misère nous impose, que l’insécurité nous étreint et que la JIRAMA nous empoisonne tous les jours, une lueur d’espoir nous embaume le cœur. Tous les efforts sont mis en branle mais la misère persiste et signe. Avec un revenu mensuel moyen de 40 euros ou 43 dollars par habitant, de sources autorisées de la Banque mondiale, Madagasikara reste parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. A titre d’illustration, Rwanda 76 dollars, France 3482 euros. Comparaison n’est pas raison mais les chiffres sont là. Ils évoquent certaines situations comparatives indéniables. Les insuffisances chroniques alimentaires surtout dans le grand Sud trahissent malgré les tentatives de certains responsables de relativiser le cas.

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